Lorsqu’on se retrouve face à un accident de la route, on est souvent démuni. Comment réagir lorsque l’on est témoin d’un accident ? Que vous soyez responsable d’un accident ou simple témoin, découvrez tout ce que vous devez faire et ne pas faire !
Quels sont les accidents de la route les plus fréquents ?
Il y a trois catégories d’accidents de la route : ceux impliquant une cause humaine, ceux résultant d’une cause météorologique et ceux liés à une cause technique.
Les accidents liés à des causes humaines sont bien plus nombreux que les deux autres. En effet, le facteur humain est à lui seul responsable de plus de 90 % des accidents corporels de la route.
Les causes d’accidents les plus fréquentes sont :
- L’alcoolémie (31 % des accidents mortels) ;
- La vitesse excessive (25 % des accidents mortels) ;
- La fatigue (8 % des accidents mortels).
À cela s’ajoutent des facteurs aggravants comme la distraction, le téléphone au volant, le non-port de la ceinture de sécurité et du casque pour les motocyclistes.
Viennent ensuite :
- les causes météorologiques comme le brouillard, le verglas,
- et les causes techniques comme l’état du véhicule ou des infrastructures.
Généralement, ces deux autres facteurs ne sont jamais les seuls responsables : le facteur humain est toujours présent lors de l’accident (vitesse non adaptée aux conditions climatiques, mauvais entretien du véhicule, etc.).
Malgré une baisse des accidents due au confinement, les chiffres des accidents de la route en France (métropole et outre-mer) pour l’année 2020 (Source : chiffres donnés par la sécurité routière) sont toujours bien trop élevés :
- 47 744 accidents corporels ont été recensés ;
- 2 780 personnes ont trouvé la mort sur la route ;
- 59 248 blessés.
La probabilité d’être le témoin d’un accident est donc forte, notamment lors des départs en vacances et de l’augmentation du trafic routier. Voyons quel est le comportement à adopter si vous assistez à un accident de la route !
Comment réagir face à un accident de la route ?
Lorsque l’on est témoin d’un accident de la circulation, il y a une règle fondamentale à retenir : protéger, alerter, secourir. Avant de vous détailler les bons réflexes à adopter, il est important de rappeler que la non-assistance à personne en danger est un délit. Si vous êtes responsable d’un accident, prendre la fuite est passible d’une amende qui peut s’élever jusqu’à 75 000 € et 5 ans d’emprisonnement.
Protéger pour éviter le suraccident
Lorsque vous arrivez sur le lieu d’un accident, si d’autres conducteurs sont déjà présents, il est inutile de rester pour ne pas encombrer la voie. Demandez aux automobilistes s’ils ont besoin d’aide. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez poursuivre votre route. Toutefois, il est important d’alerter par des appels de phare les conducteurs arrivant en sens inverse.
Mais si vous arrivez le premier sur le lieu de l’accident, sachez que votre intervention est cruciale pour la victime. Commencez par allumer vos feux de détresse et ralentissez. Allez vous garer 100 à 150 mètres après la voiture accidentée sur la bande d’arrêt d’urgence s’il y en a une ou de manière sécurisée pour éviter de provoquer un second accident et laissez vos warnings allumés. Mettez votre gilet jaune qui doit se trouver obligatoirement dans votre véhicule.
Ensuite, installez le triangle de présignalisation 30 mètres avant l’accident, sauf si vous êtes sur autoroute : cela s’avérerait trop dangereux pour vous. Si les victimes de l’accident peuvent se déplacer seules, faites-les sortir de la voiture et protégez-les de tous dangers. Si vous êtes sur l’autoroute, sécurisez-les derrière les barrières de sécurité. Coupez le contact du véhicule, mettez le frein à main et, éventuellement, débranchez la batterie. Pensez à surveiller que personne ne fume autour de la voiture accidentée. Enfin, ne déplacez rien qui puisse empêcher les autorités de comprendre les raisons de l’accident.
Alerter les secours
Maintenant que vous avez sécurisé les lieux et la victime, il est temps d’alerter les secours. Si vous vous trouvez sur une autoroute, privilégiez les bornes d’appel pour prévenir les secours. La ligne est directe et vous serez automatiquement géolocalisé. Si ce n’est pas le cas, voici la liste des numéros à contacter :
- Le 112 est le numéro d’urgence européen à composer en priorité ;
- Le 15 pour le SAMU et les urgences médicales ;
- Le 18 est le numéro des pompiers ;
- Le 17 celui de la police.
Conseil : enregistrez ces différents numéros dans votre répertoire. Parfois la panique peut nous les faire oublier.
Secours au téléphone
Lorsque vous aurez les secours au téléphone, essayez de rester calme et parlez distinctement pour ne pas faire perdre un temps précieux aux secouristes. Après avoir décliné votre identité, donnez-leur le plus de détails possible :
- Le lieu de l’accident ;
- Le nombre de victimes et de véhicules concernés par l’accident de la route ;
- L’état de santé des victimes et leur âge approximatif.
Restez en ligne jusqu’à ce que les secours arrivent sur place.
Secourir la victime de l’accident de la route
Après avoir prévenu les secours, il est temps de venir en aide à la ou les victimes de l’accident :
- Commencez par couvrir la personne blessée avec une veste ou une couverture ;
- Même si la victime est inconsciente, parlez-lui pour la rassurer ;
- En cas de blessure avec saignement, essayez de comprimer la plaie avec un tissu pour éviter que le blessé ne perdre trop de sang ;
- Si la victime respire difficilement, desserrez ses vêtements ;
- Vérifiez régulièrement son pouls.
Enfin, si vous avez suivi une formation de premiers secours et uniquement si c’est le cas, appliquez les gestes de survie en cas de besoin (massage cardiaque, position latérale de sécurité, etc.).
Attention : vous ne devez jamais tenter de déplacer la victime de l’accident de la route si sa vie n’est pas en danger immédiat (risque d’incendie, d’explosion ou si la victime est sur la route). Si elle ne peut sortir seule, laissez-la, les secours sauront quoi faire. Vous risqueriez de lui infliger de graves séquelles.
Accident de la route : les choses à ne pas faire
Parfois à trop vouloir bien faire, on a tendance à aggraver la situation. Voici une liste de ce qu’il ne faut surtout pas faire en cas d’accident :
- Ne donnez jamais à boire à la victime ;
- Ne déplacez jamais un blessé et si vous êtes obligé de le faire, dégagez-la doucement pour ne pas tirer sur ses membres, ni sur sa colonne vertébrale ;
- Aussi, n’enlevez jamais le casque d’un motocycliste ;
- N’essayez pas d’éteindre un incendie avec de l’eau et ne soulevez pas le capot ;
- Ne tentez pas d’enlever les vêtements d’une personne brûlée ;
- Ne donnez pas à la victime des informations sur son état de santé au risque de la faire paniquer ;
- Puis, ne la déplacez pas dans votre voiture ;
- Ne mettez pas votre vie en danger.
Comment réagir si vous êtes responsable d’un accident ?
Qu’il s’agisse d’un simple rétroviseur cassé ou d’une grave collision, si vous êtes responsable de l’accident, vous devez vous arrêter afin d’en assumer la responsabilité pénale ou civile.
Ainsi, vous devez remplir un constat amiable avec la victime ou du moins laisser vos coordonnées si son état ne le permet pas ou si elle n’est pas présente sur les lieux.
Si vous prenez la fuite, gardez en mémoire qu’il s’agit d’une infraction pénale aux lourdes conséquences. Selon l’article 434-10 du Code pénal, tout conducteur d’un véhicule à moteur ou non se sachant responsable d’un accident et prenant la fuite est passible d’une peine de prison de trois ans et de 75 000 € d’amende. S’ajoute à cela le retrait de six points de votre permis de conduire et des peines complémentaires pouvant aller jusqu’à une suspension de permis de cinq ans, voire son annulation. La justice ajoute aussi à cela une obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière ou des travaux d’intérêt général.
Votre assurance auto
Quant à votre contrat d’assurance auto, sachez que votre assureur vous appliquera également des sanctions :
- Le doublement de la prime d’assurance (+100 %) ;
- Selon l’infraction, la résiliation de votre contrat d’assurance automobile.
Vous serez alors répertorié au fichier des résiliations automobile de l’AGIRA. L’AGIRA est l’Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance. Cela implique des difficultés pour vous assurer ailleurs, à moins de trouver un assureur qui propose une offre d’assurance pour les résiliés auto.
Le mot de la fin : en cas d’accident responsable, votre compagnie d’assurance appliquera une majoration de votre prime en fonction de votre bonus-malus. Mais, quelle que soit l’augmentation du tarif de votre assurance, ce n’est en rien comparable avec les risques encourus suite à un délit de fuite. Il est préférable de faire face lors d’un accident de la route et de porter assistance aux victimes ! Et en cas d’accident avec alcool au volant, les conséquences sont plus graves.